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Exposition / LIEUX PUBLICS INTIMES

Exposition / LIEUX PUBLICS INTIMES

  • 06 au 26 mai 2022
  • Centre André Malraux, Rouen
  • Vernissage vendredi 06 mai à 18h

Nous entretenons tous une relation affective avec les endroits dans lesquels nous vivons ou avons vécu. Les lieux sont chargés de nos émotions et une relation d’interdépendance se crée au fil du temps.
Comment je me définis ?
Quelle est mon identité (au sens large) et en quoi entre-t-elle en relation avec mon environnement ?
Loin d’une assignation, quelle est celle qu’on revendique, celle qui fait sens pour nous ?
Comment nos identités s’inscrivent et façonnent un quartier ?
Qu’est-ce qu’elles disent de l’espace public ?
Y a-t-il des espaces qui favorisent ou au contraire étouffent nos identités ?
Le projet « lieux publics de notre intime » s’attache à restituer, à donner à voir l’« esprit des lieux » que les souvenirs, les habitudes, les usages de chacun impactent.

Les élèves de cinquième D du collège Braque, et les jeunes qui fréquentent l’association l’APEHR, situés sur le quartier des Hauts de Rouen, ont travaillé à mettre en images leur relation à leur quartier ainsi qu’à eux-mêmes et aux autres. De ce travail sont issues plusieurs séries de photographies, parfois retravaillées à l’aide d’applications mobiles. L’ensemble a été ensuite scénographié, en vue de cette exposition, par les étudiants de quatrième et cinquième années de L’ESADHAR.

Les jeunes nous invitent à un jeu entre qui suis-je et comment j’habite mon quartier. On y retrouve une forme de dualité. D’un côté, un quartier qui peut enfermer, qu’on subit parfois, auquel on aimerait échapper, dans lequel on se confronte à soi-même et aux autres. De l’autre, un quartier qui respire, où la nature résiste grâce à l’omniprésence des bois et des animaux sauvages, soudé par un sentiment d’appartenance et de solidarité, d’amitié, où les rêves permettent une évasion.

Cette dualité est matérialisée par l’emploi du noir et blanc et de la couleur, par la présence du béton comme de la nature, y compris de manière chimérique et symbiotique, par la nourriture qui rassemble, le sport qui relie et émancipe, par les expériences partagées ou les espoirs tapis au fond de soi. Le travail des jeunes photographes s’inscrit dans leur temps. L’utilisation du téléphone et des applications font partie de leurs usages. Des marqueurs générationnels se retrouvent disséminés par petites touches dans les séries photographiques : les photos sont transformées en manga, les traces de leurs déplacements matérialisées par les effets numériques sur le mouvement, leur imaginaire prend vie par le biais de masques … l’ensemble apportant un double sens à la photographie et l’inscrivant pleinement dans l’époque contemporaine.

Ces usages, qu’on observe au fil des séries photographiques, modèlent le quartier et la relation à celui-ci. Ils façonnent les gens comme les lieux et donnent à découvrir sous l’angle des habitants une vie foisonnante et riche, loin des clichés qui peuvent coller à la peau. C’est par une scénographie complexe et complète, pensée par les étudiants de l’ESADHAR, que nous sommes invités, à pénétrer et expérimenter l’univers déployé dans les images. Par le biais de techniques très variées, allant de la sérigraphie jusqu’à l’impression photographique, en passant par la vidéo projection et les rhodoïds, nous cheminons.

Passant d’un sens à l’autre, d’une impression à une autre, un univers visuel riche interroge l’imaginaire, tout comme la réflexion des visiteurs. Il est alors possible à chacun de s’identifier, se questionner, s’émouvoir. C’est tout l’enjeu de ce travail commun : réunir association, éducation nationale, artistes pour construire des passerelles qui puissent nous aider à sortir de nos a priori et nous pousser à nous relier, quelles que soient nos identités et les lieux que nous habitons. La création d’une cité éducative.

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Centre André Malraux
110 Rue François Couperin, 76000 Rouen

 

Visuel : Lydie Turco, Lola legouest, Pauline Thebault