Talks! François Durif
Conférence Talks
Campus Rouen
11.12.2025
François Durif naît le 22 juin 1968, à l’abri des volcans. Débarque à Paris à vingt ans. Appelle « Allô Macha » la veille de déposer un dossier aux Beaux-Arts. Est finalement admis. Suit les cours d’Alain Bonfand. Cherche sa place dans l’école. Interrompt ses études en fin de troisième année. Exécute quatre cents dessins de chirurgie gynécologique pour le Professeur Truc, son voisin de palier. Après deux ans d’interruption, il reprend ses études. Obtient son diplôme avec les félicitations du jury à l’unanimité en 1997. Écrit ses premiers textes à cette même époque. Après une résidence d’artiste à Monflanquin, l’urgence est de gagner sa vie.
Il devient l’assistant de l’artiste suisse Thomas Hirschhorn, à Paris, puis à Aubervilliers, de 1999 à 2004 ; il apprend à travailler « vite et mal », en appliquant sa devise : « Énergie, oui ; qualité, non. » Au moment de quitter son atelier, il décide de sortir du monde l’art. Étant encore recyclable sur le marché du travail, lui est offert par Pôle Emploi un bilan de compétences ; suite auquel il s’oriente vers les pompes funèbres comme d’autres entrent en religion. À L’Autre Rive, il devient conseiller funéraire et maître de cérémonie de 2005 à 2008. À quarante ans, fort de cette expérience, il a l’espoir de renouer avec sa pratique artistique. Peine perdue.
Il se met à fabriquer des vierges assises en carton. Il rencontre un mec qui l’incite à les évacuer au plus vite de son abri et à se consacrer tout entier au travail d’écriture. Il expérimente alors des formes promenées qui s’apparentent à des performances. L’homme qu’il aime le quitte. Un trou de dix ans dans sa vie, avant d’aller à sa table et de se mettre à écrire pour de bon. L’été 2020, l’éditeur Yves Pagès l’encourage à reprendre ses notes pendant ses activités funéraires, en lien avec sa pratique artistique et sa propre crise. Il transcrit l’enregistrement d’une promenade performée au cimetière du Père-Lachaise qui lui sert de matrice pour élaborer son récit. S’il s’adonne à l’écriture de soi, il a d’abord le souci de mettre au jour la réalité des figures de l’ombre qu’on appelle « croque-morts ».
Son premier livre – Vide sanitaire –, paru aux éditions Verticales en octobre 2021, marque une césure dans sa vie. Le cercle des ami.es s’élargit. Admis à la Villa Médicis l’année suivante, avec pour seul sésame le mot « confetti », il est reconnu en tant qu’écrivain. Alors qu’il séjourne en Italie, loin d’eux, ses parents meurent l’un après l’autre, à quelques mois d’intervalle ; ce qui le détourne du projet initial de se délester d’une partie de ses archives en les réduisant en confettis. Le récit qui résulte de ce périple – Torno subito, « je reviens tout de suite » –, paraît aux éditions Verticales en octobre 2024. Il se donne du temps pour écrire le suivant, en se consacrant dorénavant à l’enseignement, art vivant.
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