Accueil d’artistes en exil
Le programme PAUSE du Collège de France soutient des scientifiques et des artistes en exil en favorisant leur accueil dans des établissements d’enseignement supérieur et de recherche ou des institutions culturelles.
Le programme PAUSE mène également des actions de plaidoyer pour la défense des libertés académiques et artistiques, pour le respect des droits humains.
Actuellement en résidence à l’ésadhar
Née en 1989 à Ulyanovske en Russie, Nastya Kuzmina est une artiste pluridisciplinaire qui s’intéresse à la performance, la vidéo et l’installation. Diplômée de l’école d’art Rodtchenko en 2014, elle participe en 2016 au programme SOTA d’études interdisciplinaires en danse contemporaine mené par la chorégraphe Dina Khusein au Musée Garage d’art contemporain. Son travail s’articule principalement autour des expériences physiques et émotionnelles des êtres humains, tant dans leur routine quotidienne que dans des conditions limites. Depuis 2012, elle participe à plus de vingt expositions collectives à Moscou notamment à la galerie Electrozavod, ainsi qu’à des expositions individuelles et à des performances dans des espaces tels que la Triumph Gallery ou le Manège de Moscou. Elle reçoit des bourses du Crédit Suisse Moscow (Suisse), du Musée Garage d’art contemporain (Russie) et de KulturKontakt (Autriche). Fuyant son pays après l’invasion de l’Ukraine, elle se réfugie en France. Elle est en résidence à l’ésadhar de dans le cadre du programme PAUSE du Collège de France. Elle est membre de l’atelier des artistes en exil.
Instagram : @nastyakuzmiss
Résidences passées
Chuu Wai était résidente à l’ésadhar campus Le Havre de janvier 2023 à juin 2024. Chuu Wai est une femme libre et engagée qui a consacré son travail à la situation de ses pairs en Birmanie avec une point de vue féministe revendiqué. Ces années de travail sur ce sujet lui ont permis d’être reconnue comme une figure incontournable de la jeune scène artistique birmane.
Pour Chuu Wai, les birmanes sont prisonnières de la tradition et finissent systématiquement par être marginalisées. Chuu travaille à redéfinir ce que le patriarcat birman fige. C’est pourquoi au centre de l’œuvre, elle représente des femmes décidées, figées dans une attitude forte, avec à l’arrière-plan des motifs inspirés des longyis, vêtements traditionnels des hommes. Dans une seconde série, elle leur attribue également des signes emblématiques de divinités masculines, qui viennent apporter leur puissance à ces femmes. L’intention de la jeune artiste est de faire ainsi une démonstration de la place légitime que les femmes peuvent occuper dans la société si elles parviennent à s’émanciper de toute domination patriarcale. En s’appropriant si besoin ce qui est réservé aux hommes.
Son œuvre artistique a trouvé un nouvel élan à la suite d’un acte de harcèlement sexuel dans la rue à l’âge de 18 ans. Alors qu’elle conduisait une moto avec sa sœur derrière elle, un homme en scooter a attrapé la poitrine de sa sœur. Furieuse, elle l’a poursuivi et percuté jusqu’à provoquer un accident et interpeller la police. Elle l’a finalement amené en justice, sans en informer ses parents. Depuis cet événement traumatisant, Chuu Wai conçoit des œuvres qui dissimulent et révèlent. Les peintures sont créées à l’encontre des mécanismes avec lesquels la société contrôle et scrute les femmes plus que les hommes, les façons dont les femmes résistent et la manière dont la culture évolue. Elle considère ses peintures comme faisant partie de cette évolution, qui a donné lieu à plus de 30 expositions nationales et internationales dont à Londres, Hong Kong, Luxembourg, Geneva, Singapore et Canberra.
Instagram : @chuu_wai