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Un été au Havre / HEHE

Un été au Havre / HEHE

  • 26 juin au 19 septembre 2021
  • Parcours artistique dans toute la ville du Havre

HeHe est un duo d’artistes composé de Helen Evans et Heiko Hansen. Ils enseignent à l’ESADHaR où ils coordonnent le département Art Média Environnement (AME).

Les productions de ce duo ont exploré, durant les vingt dernières années, les problématiques sociales et écologiques qui émergent de l’industrialisation des paysages et du monde vivant. Leur pratique navigue parmi différentes formes de création et de participation du public, entre installations immersives et fabrications expérimentales.

Les pièces conçues par ce duo rendent visibles et symboliques les dégâts environnementaux liés à l’extraction, la transformation et l’utilisation des énergies. Elles s’essayent parfois à imaginer d’autres façons de se déplacer (The Train Project).

Nuages de fumées, machines infernales, infrastructures envahissantes et couleur verte radioactive sont des éléments fréquemment convoqués par HeHe pour dépeindre un monde inquiétant : le nôtre. Mais ces productions inspirées de la réalité ne visent pas à nous effrayer ; elles théâtralisent ces sujets graves, les tournent en dérision, les propulsent dans notre quotidien pour nous permettre de les aborder avant tout avec nos sens et nos affects. Avec ingéniosité et sans verser dans le dogmatisme, Hehe explore cet entre-deux qui oppose l’industrie et l’écologie, au travers d’inventions parfois humoristiques ou poétiques.

HeHe a participé à de nombreuses expositions et évènements artistiques français, européens et internationaux. Leur travail a été récompensé par plusieurs prix, tel que le projet monumental Nuage Vert, consistant à projeter une lumière verte sur les nuages formés par une centrale électrique, qui a remporté le prix Golden Nica in Hybrid art at Arts Electronica (2008).

En face du Musée d’art moderne André Malraux, le perré, cette bande de pierres destinée à protéger la rive face aux forces de la mer, comprend maintenant plusieurs minéraux hybrides. À la fois pierres précieuses et météorites dorées, ces roches s’éclairent de lumières changeantes, suivant le cours du temps ; elles reflètent les rayons du soleil en journée, rougeoient au moment de son coucher, scintillent sous le clair de lune.

Gold Coast survient en contraste avec la clarté du béton poli, avec les bleus et les gris du paysage minéral et maritime, conférant une esthétique nouvelle à cette esplanade.  L’enrochement se couvre d’or comme le serait l’architecture d’un patrimoine précieux.

L’œuvre évoque par ailleurs la dimension économique du commerce portuaire mondiale. Matériau inaltérable et incorruptible, synonyme d’éternité, l’or est une valeur sûre lorsque l’économie est volatile. Ces pépites d’or géantes et éblouissantes, font l’illusion d’une richesse inépuisable, incroyable. La Gold Coast est clin d’œil à l’utopie d’un eldorado maritime.

Photos : Arnaud Tinel