DOMINIQUE DE BEIR
Dominique De Beir est née en 1964, elle vit et travaille à Paris et en Picardie maritime.
Elle est représentée par la galerie Jean Fournier (Paris), la Galerie Réjane Louin (Locquirec), la Galerie Phoebus (Rotterdam), Co-fondatrice de Friville Editions depuis 2011 et professeure à l'ESADHAR, site Rouen depuis 2005.
De nombreuses expositions ont ponctué sa carrière depuis 1996 tant en France qu’à l’étranger, elle a participé à l'exposition « le papier à l'oeuvre » au musée du Louvre en 2012 et récemment au Château du domaine de Kerguehennec.
Le point est la pierre angulaire son travail. Le point comme une écriture et comme une percée, pris dans une gestuelle répétitive. Le point tout à la fois précis et hasardeux. Il est le geste minimal qui construit un ensemble. En creux ou en relief, il est la marque unique d’une force appliquée à la surface. Il est aussi l’entité de base d’une écriture singulière : le braille. Dominique De Beir utilise le point selon ces deux acceptions : accroc et caractère.
Aux constituants traditionnels de la peinture (la surface, le visible, l'intentionnalité du geste), Dominique De Beir substitue ceux de profondeur (les surfaces sont «piquées», «ajourées» ou attaquées par zones), de tactilité (l'image «originaire» qui traverse ses travaux est celle de l'écriture Braille) et de répétition (les rituels du travail) : la surface du support importe moins que son épaisseur, la séduction de ses couleurs que sa densité, l'immédiateté de sa saisie visuelle que la superposition des plans et leur feuilletage (le «livre» est ici paradigme). D'où la nécessité de trouer, de creuser pour gagner (garder?) un peu de ce visible qui est l'envers des gestes, du corps, des choses. Rien de premier, de donné : mais un mouvement vers la lumière dont le terme reste incertain. Le visible n'est pas une évidence depuis laquelle se ferait le travail de l'artiste : il est ce qui peut (ou non) transparaître au travers de l'opacité des choses, un point lumineux auquel trouer donne accès.