BÉATRICE CUSSOL

À partir de 2000 elle sort « merci », Pompon, Sinon, bientôt les souffleuses ou les théâtres de sociétés, où elle pluriellise à satiété. Une succession et une procession de mots s’aperçoivent d’un texte. Tout faire tout continuer comme dans le jeu quelconque d’une succion de mots répétés tambour battant. Le piège est de s’en tenir aux faits avérés, le nous/on égale à un je d’enfance recouvert de haillons, dédicace un sillon, l’apathie studieuse ressemble à un livre pas encore écrit avec diverses choses non connues ; assise à un bureau spartiate fait d’une planche, on trouve : les dessins prennent leurs places après avoir étés allongés sur des tables ou dressés comme on dresse des petites chiennes de concours, coiffées, maquillées de rubans noués. Dans la peau d’une enfant d’une certaine forme de complexité, on essaye de peindre sur les murs avec la langue de la bouche, on y arrive d’urgence, on parvient à notre voix et ça fait une farce comme pour fourrer les pintades, mais plus gluante, aidée de pétales de salive repeinte.
Personnages sans lieu, sans décor, le retour de ces gamines sur elles-mêmes déverse l’acte de peindre ventre à terre et boucle les muqueuses, ne serait-ce que pour les décrire. Suivant la réputation des plus mûres, elles aimeraient bien être une fille que l’on suit au doigt et à l’œil, mais pas seulement. Elle aimerait bien être une fille. On aimerait toutes. Mais pas longtemps, hein, juste pour voir ce que ça fait.

 

 

VISUEL : DR
Air Force 1 Mid Flyknit